En raison du renoncement à la participation aux derniers championnats du monde au Canada, la dernière comparaison internationale d'une équipe nationale suisse de street hockey actif remonte déjà à cinq ans. Les championnats du monde juniors de l'année dernière ont toutefois déjà montré à quel point ce sport a évolué. Le jeu sur le revêtement en plastique est extrêmement rapide et très technique. De plus, les exigences en matière de condition physique sont encore plus élevées pour pouvoir rivaliser avec les meilleures nations. Il y a plus de dix ans, la Suisse était confrontée à un problème de système de jeu inconnu lors de ses confrontations avec les pays leaders, puisque la ligue nationale se jouait encore à 4 contre 4. Aujourd'hui, c'est le terrain de jeu qui constitue la principale différence. On constate rapidement que sur l'asphalte, le jeu est plus lent et que les caractéristiques techniques présentent des différences essentielles. Les premiers clubs en Suisse ont posé un nouveau revêtement en plastique en vue de cette saison, ce qui devrait permettre de combler l'écart avec la concurrence internationale. Toutefois, les expériences acquises jusqu'à présent ne sont évidemment pas encore suffisantes si l'on considère qu'en République tchèque, par exemple, tous les clubs de la plus haute ligue jouent depuis trois ans sur une surface rapide en plastique. 
Le tournoi des 3 pays à Pilsen (CEZ) du 16 au 18 février 2024 est arrivé à point nommé. Enfin, une nouvelle épreuve de force avec deux pays qui comptent parmi les quatre plus forts au monde. Après le voyage et un entraînement le soir, deux matchs contre la Slovaquie et la République tchèque ont eu lieu pendant le week-end. L'impatience était grande dans le camp suisse, car de tels matchs sont toujours une expérience formidable. Avec les championnats du monde en ligne de mire, qui se dérouleront la dernière semaine de juin à Viège/Raron (SUI), les joueurs voulaient bien entendu profiter de l'occasion pour faire le point. Les matchs ont également revêtu un autre aspect important pour les acteurs et le staff. La sélection des cadres pour les championnats du monde à domicile n'est en effet pas encore terminée. Les joueurs voulaient se faire remarquer par des performances fortes et assurer leur place dans l'équipe, tandis que les entraîneurs avaient l'occasion de tester le système de jeu et la composition des lignes. 
Les Suisses ont parfaitement réussi leur entrée dans le tournoi. Certes, ils étaient menés 0:1 par les Tchèques après le premier tiers-temps, mais le score aurait pu être inversé au vu du déroulement du match. Après la pause, le jeu a complètement changé. Les Tchèques étaient désormais largement supérieurs, les visiteurs ne pouvaient plus guère se libérer de leur emprise. Le résultat n'a cessé de grimper. Le jeu en supériorité numérique était particulièrement impressionnant. Les quatre possibilités de supériorité numérique ont été exploitées froidement. Au final, le score était de 1:8 en faveur de l'équipe locale. Dans le deuxième match du samedi, la rencontre avec les Slovaques a été majoritairement équilibrée. Deux buts marqués juste avant la deuxième pause ont finalement été décisifs. La Slovaquie a géré son avance dans la dernière période, ce qui lui a permis de conserver trois buts d'avance jusqu'au coup de sifflet final. Le tableau d'affichage indiquait finalement 2:5 du point de vue des Suisses. Le lendemain, l'occasion de prendre une revanche s'est présentée. Et c'est effectivement la Suisse qui s'est imposée par 3 buts à 1. Les Slovaques ont certes manqué quelques bonnes occasions, mais la victoire n'a pas été volée grâce à une performance d'équipe compacte. Après la réduction du score, la réaction a été immédiate et, comme la veille, la Suisse a réussi à prendre l'avantage dans le dernier tiers-temps. La tendance à la hausse n'a pas pu être confirmée lors du dernier match contre les locaux. Une fois de plus, ils se sont inclinés en catastrophe. Même le score net de 0:8 était à la hauteur de ce qu'ils avaient montré. Les Tchèques étaient encore une fois supérieurs à tous points de vue, que ce soit physiquement, dans le jeu ou tactiquement. 
Ils sont rentrés chez eux avec une victoire dans leurs bagages, mais aussi deux défaites cuisantes. De plus, de nombreux enseignements ont pu être tirés. Le fait que le jeu slovaque, contrairement à celui des Tchèques, convienne nettement mieux aux Suisses a déjà été remarqué lors d'autres comparaisons et a été confirmé une nouvelle fois. Malgré les lourdes défaites, on a pu constater lors des rencontres avec les Tchèques que le système de jeu suisse pouvait fonctionner avec un forechecking agressif et pressant. Malheureusement, les conditions physiques n'étaient pas suffisantes pour maintenir ce système actif pendant une grande partie du match. De plus, les automatismes ne fonctionnaient pas encore assez bien. C'est surtout lorsque les choses allaient vite que ces déficits étaient évidents et que le système évoqué se désagrégeait. Ces difficultés se sont également manifestées dans le jeu passif. Dans ce domaine, la répartition ou la transmission des adversaires n'était pas toujours correcte. Les lacunes techniques étaient évidentes par rapport aux adversaires. Sur le revêtement en plastique, les tirs de percussion étaient difficiles et les tirs du poignet, qui constituent une arme plus prometteuse, n'étaient pas assez utilisés. Les dribbles ou la précision des passes ont également une marge de progression. Cet avantage technique des adversaires est conscient et va durer encore longtemps. Les Suisses doivent d'autant plus s'opposer par leur engagement, leur volonté de se battre et la présence physique qui en découle. La forme de plusieurs joueurs de l'équipe suisse a peut-être été la plus grande déception de ces derniers jours. Si l'on ne considère pas seulement l'importance d'une éventuelle sélection, plusieurs candidats n'étaient pas dans la forme souhaitée. Les Tchèques, en particulier, ont montré sans ménagement leurs lacunes en matière de condition physique.
Il est clair que les Suisses ont fait des expériences dans la composition des lignes et n'ont par exemple pas agi avec des formations spécifiques en surnombre ou en sous-nombre. Néanmoins, les résultats contre les Tchèques ont été un peu décevants. Même les formations qui auraient dû tenir tête à ce niveau n'ont pas convaincu. Le fait est qu'avec de telles performances, on n'est pas candidat à une éventuelle demi-finale lors d'un championnat du monde. Mais le fait est aussi que les conditions sont réunies pour que l'équipe nationale suisse de street hockey actif soit la plus forte à ce jour. Le potentiel pour quatre lignes fortes est là, le système de jeu sera encore consolidé d'ici le début du tournoi. La balle est maintenant dans le camp des joueurs, au sens propre du terme. Si chacun est prêt à travailler encore une fois très dur sur sa forme pendant les quatre mois restants, alors quelque chose est tout à fait possible. La condition physique individuelle de chaque joueur sera une clé décisive du succès.
Après avoir étudié en détail les matchs de Pilsen, mais aussi les entraînements effectués jusqu'à présent dans le cadre de l'équipe nationale, et bien sûr les performances réalisées pendant le championnat national en cours, le staff d'entraîneurs réduira la liste des joueurs de quatre noms jusqu'au tournoi Final Four du samedi de Pâques à Kernenried. La dernière réduction de l'effectif aura lieu à la fin des play-offs. Avec le cadre définitif de 22 joueurs de champ et 3 gardiens, la dernière phase de préparation d'un mois à peine débutera avant le temps fort de fin juin en Valais. Il faut espérer que les impressions de Pilsen ont permis aux joueurs de se rendre compte de ce qu'il faudra faire pour que les supporters locaux aient des raisons de se réjouir. Dans ce sens: il y a encore beaucoup de travail à faire, prenons-le à bras le corps!